DUEL DAYTONA/MUIRA
Toute bataille a un début. Lorsque le nouvellement fortuné Lamborghini se permet d'émettre quelques critiques sur les super cars du Commendator, il subit aussitôt les foudres de celui-ci. Bannit de chez Ferrari, Lamborghini produit alors ses propres super cars. Bien loin de sa production de tracteur, la 350 Gt voit le jour en 1963. Et bien vite, Lamborghini défrai la chronique avec sa monstrueuse MIURA : un énorme V12 de 385 ch, (une F1 de la même période frole les 200 ch). La Muira taquine les 300 km/h, et Marcello Gandini revêt la belle d'une somptueuse robe. Les critiques sont unanimes, la MUIRA est la super car du moment.
Chez Ferrari on prépare la riposte. La 275 GTB va tirer sa révérence et la Daytona fait son entrer. Elégante et racée, la Daytona en impose. Pininfarina a relevé le défi de la ligne avec brio. Lamborghini était fière d'annoncer 385 ch et 290 km/h, Ferrari affiche 400ch et 300 km/h. Seulement, c'est un coup d'esbroufe que lance Ferrari : la Daytona ne fait « que » 352 ch et 280 km/h. Mais qui pourra bien s'en apercevoir? La bataille est donc également psychologique : la Muira a innové avec son moteur central arrière, la Daytona aura un moteur a l'avant dans la pure tradition Ferrari. Pourtant la prochaine Ferrari (365GT/4BB), déposera les armes en s'équipant d'un moteur central arrière. La Daytona ne serait donc qu'un coup de bluff de la part d' Enzo Ferrari?
Non... Car la Muira conçut pour la compétition ne brillera jamais en courses, et dans le même temps la Daytona va s'afficher comme une gagnante écumant tous les circuits du monde dans sa catégorie. Que faut-il retenir de cette bataille? Les mythes... Deux voitures hors normes : la Muira a ouvert une nouvelle voie avec son V12 centrale arrière, la Daytona clos avec brio un chapitre, devenant la dernière "vrai" Ferrari moteur avant. Pour toutes les personnes intéressés d'acquérir l'une de ces belles, une Muira se trouve à partir de 250 000Euros, et la Daytona est plus « accessible » avec une base de 150 000 Euros. Attention les deux modèles ont une cote à la hausse, le prix du mythe...
Il reste donc deux voitures exceptionelles, d' une époque où les voitures se conduisait autant avec le cœur qu'avec les cou... Amener ces deux monstres à leurs limites, relève d'une grosse dose d'inconscience, ou de talent. A bon entendeur...